Tiens bah pour qu'il n'y ait pas qu'un seul son de cloche, je me permets de donner également mon avis (un avis pro-CPE pour une fois).
Autrefois, les gens se révoltaient contre des injustices, aujourd’hui, ils se révoltent pour qu’elles perdurent. Car, au final, toute cette jeunesse qui défile dans les rues et bloque collèges, lycées et facultés, que défend-elle sinon l’emploi et les privilèges de…ceux qui en ont ?
Tout d’abord, revenons sur le CPE, cette « mesurette » minable bien loin des réformes nécessaires à la non faillite du pays. A la base, voilà un contrat qui prévoit la possibilité d’être "remercié" pendant deux ans. Bon, déjà, un CDI n’est pas un contrat à vie écrit en lettres de sang sur un parchemin un soir de pleine lune. On peut aussi se faire virer quand on a un CDI, eh oui !
D’autre part, quel intérêt, pour un chef d’entreprise, de former quelqu’un pendant deux ans pour ensuite le virer ? Il n’y a qu’en France qu’un tel présupposé négatif existe à l’égard de ceux qui, pourtant, permettent à la plupart des familles de vivre, soit directement, soit indirectement par le biais des taxes professionnelles, affolantes dans notre pays.
Ensuite, quelle est la réaction des gens face à cette possibilité de licenciement ? Se disent-ils « je vais être bon, voire le meilleur, jamais il ne pourra me virer ! » ?
Non, ils se disent « je sais d’avance que je suis nul, que j’ai rien envie de foutre, il faut que mon patron soit obligé de me garder, même si j’en branle pas une ! ».
Et là, ce n’est plus une question d’idéologie droite/gauche mais simplement de bon sens.
Un pays peut-il, seul, faire comme s’il vivait non sur terre mais au pays des merveilles en compagnie d’Eve Angeli ? La réponse est oui, tant que les banques étrangères financent son rêve.Car, là encore, il ne faut pas se leurrer, le fameux « système social à la française » ne fonctionne pas, ou plus exactement, il fonctionne sur l’emprunt que les générations futures devront rembourser un jour. Pour l’instant, à chaque réforme avortée, nous empruntons pour pouvoir conserver nos « acquis sociaux » (acquis qui sont bien souvent des injustices réservées aux seuls fonctionnaires mais nous y reviendrons), mais que se passera-t-il le jour où les banques étrangères fermeront le robinet à crédits et qu’elles demanderont la note ?
C’est très simple : il n’y aura plus ni sécu, ni assedic, ni allocations, rien, nada, que dalle, rideau messieurs-dames, le cirque est terminé !Et là, on rigolera. On rigolera car il n’y aura plus rien à négocier.
On aura beau défiler dans les rues (à juste raison pour une fois), le gouvernement n’y pourra plus rien, tout bonnement parce que les réformes qui pouvaient nous sauver quand il était temps n’auront jamais été faites à cause de syndicats représentants 1% des salariés et de 6 millions de fonctionnaires, nouvelle aristocratie de la médiocrité ambiante.
Les fonctionnaires. Je ne parle pas évidemment des policiers ou des militaires, mais du vrai « fonctionnaire franchouillard », assis sur son bureau derrière l’enseigne CAF ou CPAM ou dans je ne sais quelle collectivité locale. Nous avons en France, tenez-vous bien, 10 fonctionnaires pour…100 habitants (pas 100 actifs ou 100 travailleurs (les chômeurs sont considérés comme actifs) mais 100 habitants, bébés et vieillards compris). A titre de comparaison, les Etats-Unis ou l’Angleterre (qui sont sortis de la crise qu’ils connaissaient pourtant il n’y a pas si longtemps) en comptent 6 pour 100 habitants.
Autrement dit, nous avons 2 500 000 fonctionnaires en trop en France.2 500 000...
Autant de gens qui devraient être employés dans le privé si l’on ne pressait pas les PME comme des citrons. Notre système est si décourageant qu’il pousse les petits entrepreneurs à stagner au lieu d’augmenter leurs activités. Même les grands groupes s’en vont chercher ailleurs un peu plus de réalisme économique et social.
Non seulement, faute de réformes, nous perdons les emplois du privé, mais en plus nous devons entretenir une armée de fonctionnaires dont on n’a que faire la plupart du temps (je ne parle même pas de ceux embauchés massivement à l’époque des « TUC », sans aucune qualification).
Se révolter, c’est bien beau. C’est même parfois vital. Mais n’oublions pas une chose : les révolutions qui réussissent sont celles qui sont menées par des gens qui connaissent la réalité,
l’utopie des ignorants, elle, jamais n’a fonctionné nulle part.
Lorsque dans une même génération, un sondage révèle que le rêve de 70% des jeunes est d’être fonctionnaires, il faut se dire que quelque part, quelque chose ne fonctionne pas dans ce pays.
Ils parlent de liberté ces jeunes ? Mais quelle liberté lorsque leur but ultime est d’être plongé au sein d’une machine immense qui, tout au long de leur carrière, leur imposera autant son carcan rigide qu’une sécurité toute feinte car
liée à des finances qui ne seront pas extensibles à l’infini ?
Je ne suis pas plus pro-UMP que pro-trucmuche, il y a bien longtemps que je ne me fais plus d’illusions ni sur les hommes politiques "professionnels", ni sur le « bon » peuple de France, mais tout de même, réfléchissez un instant, comment peut-on réformer un pays où une mesurounette de gentil bisounours comme le CPE entraîne une grève générale de plusieurs mois, même après son quasi-retrait ??
Qui a tiré les marrons du feu ? Les syndicats bien sûr, cet anachronisme immonde (nous sommes le seul pays en Europe où les syndicats représentent si peu de salariés), arc-boutés sur les privilèges des fonctionnaires, et qui d’autre ? Vous ?
Non, ne vous y trompez pas, ce que vous refusez au privé, vous le paierez par le biais de vos impôts. L’économie, c’est cela, on a beau beugler des slogans, ce que l’on perd d’un côté, on le récupère de l’autre. Pas de miracle, pas de magie, juste des taxes et des emprunts.
C’est des mathématiques. Et tant qu’en France, l’on persistera à dire que 2 + 2 font 24, les corrections (qui arriveront un jour) feront mal.
Il y a deux réformes qui sont urgentes et nécessaires en France : le droit du travail (absurde) et l’enseignement (avec notamment des universités ridicules si on les compare aux universités américaines, blindées de chercheurs et de brillants cerveaux).
Pour l’instant, nous connaissons un flux particulier, pendant que nos plus brillants jeunes s’expatrient quand ils le peuvent, nous subissons une immigration massive de main d’œuvre non qualifiée dont nous n’avons que faire et dont nous ne pouvons assumer le coût monstrueux.
La Grande-Bretagne, la Suède, l’Espagne, les Pays-Bas, tous ont adopté des réformes donnant plus de liberté aux universités, leur rendant la nécessaire autonomie à laquelle elles aspirent. Qu’allons-nous faire en France ? Le pays où l’on ne peut même pas parler du statut des "pions", le pays dans lequel un contrat de travail devrait être de droit divin et protéger son détenteur à vie ??
Il est rare de voir un pays aussi prétentieux et pourtant aussi débile dans son fonctionnement et sa mentalité. On critique les énarques ? Pourquoi ? C’est la rue qui gouverne ! Des ahuris de 15 ans, du haut de leur magnifique expérience, et des syndicalistes trotskistes, du haut de leur "réussite" internationale.
Arf…un jour, des historiens se pencheront sur la franchouillerie, sans doute qu’ils relèveront que le peuple français était le premier peuple globalement autiste de l’histoire de l’humanité. L'autruche, la tête bien cachée dans son trou, mène sa révolution, en donnant des coups de patte, un peu à l'aveugle. Ici je fais tomber le CPE, là la réforme de l'éducation, et demain...bah...demain sera un autre jour, n'est-ce pas m'dâme Scarlett ? Et tant pis si Tara n'est pas la France...
(c'est un peu long mais on n'explique pas le désastre du CPE avec juste un ou deux slogans de collégiens
)